Justice : Coup dur pour le Grand Stade de l’Olympique Lyonnais
Suite à une requête de deux riverains et de l’Association Carton Rouge, la Cour administrative d’appel de Lyon vient d’annuler la décision de modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU), prise par le Conseil de Communauté urbaine le 9 juillet 2007 et donnant un feu vert au projet de Grand Stade à Décines. Pourquoi cette décision ? Pour vice de forme, la délibération attaquée ayant été “adoptée dans des conditions irrégulières” : les conseillers communautaires n’auraient pas disposé d’une information suffisante sur le projet… qu’ils ont voté. Stupéfiant ! L’argument fait bouillir Gérard Collomb, président du Grand Lyon, “très surpris de cette décision”. Vu les mécanismes administratifs extrêmement rôdés et contrôlés (envoi préalable des délibérations, droit de consulter les pièces, examen en commission, demandes de prises de parole…), sur un projet qui fait depuis des années la une de la presse, la décision de la Cour n’est pas très charitable avec des élus communautaires qui seraient, si on la suit, bien peu perspicaces. Et Gérard Collomb de conclure que le jugement “revient à considérer que ceux-ci font peu de cas de leur mandat et l’exercent de façon très distraite, ce qui ne correspond évidemment pas à la réalité, comme le montre d’ailleurs le caractère passionné des débats qui ont duré ce jour-là plus d’une heure sur cette délibération”. Du coup, tout ce qui a été fait depuis cette délibération est remis en cause, en particulier l’enquête publique qui vient de s’achever. Le Grand Lyon va donc se tourner vers le Conseil d’Etat et étudier tous les recours possibles. Pour faire en sorte que le stade de 60 000 places ouvre, comme Gérard Collomb veut encore y croire, le 8 décembre 2013.
Henri Lachmann : Banquiers, sous-traitants, solidarité…
Invité du Medef de l’Ain, Henri Lachmann, président de Schneider Electric, savait qu’il caressait les PME dans le sens du poil en dénonçant “les turpitudes des banquiers”. “On est insuffisamment lucides et sévères sur le monde financier” qui fait preuve de “nuisance congénitale” et dont “le mensonge” est d’appeler “banque d’investissement ce qui n’est que banque de spéculation”, a encore asséné l’industriel. Henri Lachmann s’en est pris aussi aux grands groupes français qui “n’ont pas compris qu’ils avaient un intérêt objectif à construire un écosystème capable de porter les PME/PMI et de les aider.” Les Allemands savent chasser en meute, ils ont su “se cartelliser”, a souligné le président de Schneider en faisant remarquer que la centralisation parisienne des organes de décision “est un véritable frein à la constitution d’un écosystème partenarial en France”. Et d’exhorter les PME/PMI, “innovantes, réactives, responsables”, à “convaincre ces grands groupes de la nécessité objective de construire (ce type de démarche) : c’est de leur intérêt et de leur responsabilité. Faisons jouer aux grands groupes le rôle de catalyseurs des moins grandes”, a conclu, sur ce chapitre, Henri Lachmann, en rappelant que “la France avait une capacité extraordinaire à construire des murs”, mais “qu’elle ne savait pas construire des ponts.”